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8 janvier 2021 5 08 /01 /janvier /2021 18:57

France Bleu d'Orléans invite David Georgelet et Lila Tamazit pour présenter la sortie du disque "Ras la trompe". Cliquez ici pour écouter les 4 émissions La Nouvelle Scène.

La majorité des textes de cet album hommage de Colette Magny date des années 1960-70 : à part "Quand j'étais gamine", tout est incroyablement moderne sur les migrants, les femmes, les combats sociaux, les enfants soldats, l'amour, l'amitié, l'écologie. Ça n'a pas pris une ride.

Lila Tamazit : Effectivement ça n'a pas pris une ride. C'est ce qui est complètement dingue, magique et explique le fait qu'on ait encore envie de chanter Colette Magny et porter ses mots. Elle avait déjà une vue très réaliste sur ce qu'il se passe.

David Georgelet : Pour les arrangements, la volonté de Lila était de faire une formule musicale très souple parce que l'interprétation de Colette Magny, il n'y a pas grand chose d'écrit, il y a beaucoup de choses racontées. Notre rôle, Vincent Viala et moi, c'est de colorer tout ça. Moins on est et plus on libre, alors que plus on est nombreux dans un orchestre et plus il faut écrire les choses. Donc, comme le souhaitait Lila, il n'y a que 2  instruments qui l'accompagnent. Et on est très très libres. [...]

Lila Tamazit : Effectivement, je ne sentais pas la nécessité d'un autre instrument car les textes de Colette Magny sont de la poésie. A partir de là, on peut les lire sans musique, et donc on n'a pas besoin de charger en musique. Par contre, j'avais vraiment envie de quelque chose qui gronde en-dessous et qui habille. Colette Magny chantait, hurlait, chuchotait, c'est une vraie chanteuse de jazz, dans le sens où elle est libre. Libre musicalement, libre dans ses textes, et c'est ça qui me parle énormément car j'aime beaucoup joué avec les mots, les sons de la voix.

David Georgelet : Colette Magny est contemporaine. Ça a été un vraiment un vrai choc et une révélation quand Lila m'a fait découvrir cette chanteuse. Je ne comprenais pas pourquoi je ne la connaissais pas. Pour moi, c'est une des plus grandes chanteuses françaises. J'ai découvert Colette Magny il y a 2 ans quand Lila m'a proposé de rejoindre le trio. Je suis tombé sous le charme de l'interprète, de l'auteure mais aussi de la personne libre qu'elle était et qui résonne tellement en ce moment.

Lila Tamazit : Il faut que les gens connaissent Colette Magny. A son époque, elle n'a pas cherché à être dans la lumière, à faire partie du showbiz mais c'est capital aujourd'hui de faire connaître cette femme et cette grande chanteuse. C'est fondamental. Cet album c'est aussi l'occasion de la faire découvrir au plus grand nombre. Colette Magny ne se disait pas engagée mais elle était très très humaine et la plupart de ses chansons, elle les a écrites en rencontrant des gens, en découvrant leurs problématiques de vie. Elle était pleine d'amour.

David Georgelet : La musique de Colette Magny est très illustrative derrière les paroles. Vincent Viala et moi, rebondissons aux paroles, on essaie de parler en musique.

Lila Tamazit : Pour moi au départ, c'est les textes et les instruments arrivent ensuite par touche. La batterie est très importante, c'est le pulse, comme un cœur qui bat, un cœur qui est en colère. C'est quelque chose qui gronde, qui peut être doux, sensuel. Et le piano, c'est la ligne mélodique.

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8 janvier 2021 5 08 /01 /janvier /2021 18:39

Billet de Jérôme Gillet sur Froggy's delight :

"Je suis pure comme un diamant ! Je n’ai fait que ce que je voulais ! Moi, je ne veux pas avoir les mains sales". Colette Magny, 1986

Colette Magny... Colette Magny... Voilà une chanteuse que les moins de vingt ? quarante ans ? ne peuvent pas connaître. Non, il ne semble pas que son nom soit entré dans la postérité. La chanson "Melocoton" peut-être, et encore...

Et pourtant Colette Magny (1926-1997) est une grande dame de la chanson française. Militante, visionnaire ("Répression" aurait pu être écrit en 2020), femme de combat le regard vers le monde populaire, de convictions. Figure d’une chanson contestataire mais également une voix, elle qui chantait si bien le répertoire jazz des chanteuses noires américaines. Femme libre et indépendante, loin des radios (où elle était plus ou moins blacklistée) des carcans de la chanson et de la structure traditionnelle du couplet-refrain allant jusqu’à slamer ("Rap’toi d’là que je m’y mette").

C’est une part de son esprit, de sa liberté que l’on retrouve dans ce disque. Parce que pour interpréter Colette Magny il faut une voix, un sens de la liberté et du jeu. Et cela Lila Tamazit au chant, Vincent Viala au piano et David Georgelet à la batterie et aux percussions l’ont très bien compris. Portés par une force musicale, ils se réapproprient complètement son répertoire, son univers avec un réel travail sonore. Lila Tamazit qui chante très bien, évite l’écueil d’en faire de trop, d’en rajouter. Beaucoup de sincérité, de musicalité et d’humanité.

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28 décembre 2020 1 28 /12 /décembre /2020 12:22
© feministe_comme_tout_le_monde
Bayonne, 2020 - © Périne Lecoy
© collages_feministes

 

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19 décembre 2020 6 19 /12 /décembre /2020 18:49

 

La Compagnie « Tombés du ciel » (Faïza Kaddour, guitare et chant;  Jean-Luc Bernard, batterie et percussions ; Serge Balsamo, guitare et chant - Mise en espace Jean-François Toulouse) propose les 29 et 30 janvier 2021 de 19h30 à 20h30 à Bordeaux au Théâtre du Pont Tournant, un conte-concert minimaliste agricole et culinaire en hommage à l’opéra agricole que rêvait de créer Colette Magny suite à sa découverte et sa passion pour les pintades.
 
Avec Délit d’Errance, Faïza Kaddour interroge son rapport au monde d’aujourd’hui dans sa violence et la privation de libertés. Avec les chansons de Colette Magny, elle y conjugue sa colère, mais aussi son humour et ses propres mots, en slamant, en jouant, en chantant.
 
Réservation : cliquez ici
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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 11:24

Avant la sortie nationale le 8 janvier, le CD Ras la Trompe est toujours disponible en avant-première. Envoi rapide par poste, dédicaces sur demande.

Cliquez ici pour en faire la commande

 

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17 décembre 2020 4 17 /12 /décembre /2020 07:43

Alice Babin vient de publier aux éditions Les Arènes "Histoires du soir pour filles rebelles - 100 femmes françaises extraordinaires".

Un très beau livre pour petits garçons et petites filles trop sages afin de les guider dans leur vie sur les pas de personnalités féminines passionnantes. Des créatrices, des championnes, des dirigeantes, des militantes, des artistes pour inspirer, pour défendre ses convictions et poursuivre ses rêves.

Et parmi ces 100 exemples féminins, figure Colette Magny ! Qu'aurait-elle pensé de se retrouver ainsi prise en exemple, au même titre par exemple que Jeanne d'Arc ?!...

 

Illustration : Camille de Cussac

Colette Magny

Autrice, compositrice, interprète

Enfant, Colette est passionnée par le jazz. Cette musique née aux Etats-Unis chante les malheurs des personnes capturées en Afrique et déportées en Amérique pour travailler comme esclaves sur la terre des Blancs. Elle découvre que la chanson peut être un moyen de résister face aux difficultés de la vie.

A la maison, Colette passe son temps à chanter et aimerait en faire son métier. Mais pour sa mère, une artiste au caractère peu commode, Colette n'a aucune chance. "Tu ne respectes aucune mesure!" lui dit-elle, exaspérée. C'est un peu vrai : Colette déforme toutes les chansons qu'elle reprend... La fillette se dit : "Puisque je ne sais pas chanter les morceaux des autres, il faut que j'écrive mes chansons!"

en 1962, la jeune femme assiste à une violente bagarre entre deux hommes qui débattent de la guerre d'Algérie. Elle court acheter les journaux pour s'informer de ce conflit. La méthode Magny est née ! Toute sa vie, Colette écrira ses textes en s'inspirant des gens qui l’entourent, de l’histoire et des luttes politiques. Ouvriers, révolutionnaires, marginaux... l'artiste chante le quotidien de ceux qui luttent et s'impose comme l'une des auteurs de chansons les plus engagés de son temps. Lorsque les producteurs et les maisons de disque refusent de financer ses projets, prétextant qu'elle et trop grosse, ou trop timide, ou trop ceci, pas assez cela, Colette persiste. Elle devient indépendante pour pouvoir écrire ce qu'elle veut : par exemple, un morceau sur la guerre du Viêtnam, ou un autre où elle raconte les déboires d'un éleveur de pintades. Elle met aussi en musique des textes de poètes. On lui disait que me public n'aimerait pas, et bien Colette Magny l'a fait, et elle fut même ovationnée !

31 octobre 1926 - 12 juin 1997

© Camille de Coussac

 

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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 15:28

Dans l'émission Par les temps qui courent de Marie Richeux, sur France Culture, Ernest Pignon-Ernest témoigne au sujet de Colette Magny :

"J'ai fait une affiche pour elle en 68-69. Nous étions très amis. Elle était très difficile : elle avait un caractère très difficile, elle était très susceptible, très coléreuse. Mais je l'admirais beaucoup. C'était une poète. C'était une des plus grandes chanteuses françaises. Je suis toujours désolé qu'on ne l'entende jamais assez. Ces derniers temps, on a entendu Anne Sylvestre malheureusement parce qu'elle était morte. C'est un peu désolant.
Colette était une femme extraordinaire, en quête de poésie tout le temps. Elle a chanté Maïakovski, Victor Hugo. C'était une merveille
".

 

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10 décembre 2020 4 10 /12 /décembre /2020 13:34

Le chanteur Bruno Ruiz reprend la chanson de Colette Magny, "La mort me hante"

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8 décembre 2020 2 08 /12 /décembre /2020 13:22

Emission "L'Oreil Musical" diffusée sur la radio de Lozère 48 FM présentant tour à tour la carrière de Colette Magny et celle d'Anne Sylvestre (cliquez sur la photo pour accéder au podcast) :

 

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7 décembre 2020 1 07 /12 /décembre /2020 16:06

Critique de disque de Jean-Dominique Burtin parue dans Magcentre :

Cette brise douce mais aussi mordante nous prend et nous tient. La voix est limpide, claire et directe, celle d’une chanteuse effeuillant les pages de l’œuvre d’une âme militante avec une joliesse implacable. Dans l’Opus Lila Tamazit Trio chante Colette Magny, Lila Tamazit s’entoure de deux musiciens, Vincent Viala au piano et David Georgelet à la batterie et aux percussions. Tous deux apportent une profondeur à tension subtilement contenue à ce disque produit par Lila Tamazit et Pierre Perrault pour Ras la trompe, Prado Records. Il s’accompagne d’un livret hommage où l’on trouve une préface attentive de Dick Annegarn et un graphisme poétique minimaliste signé Pascal Barcos.
 

Ici, le temps de quatorze titres de Colette Magny (1926-1997), autrice compositrice interprète évoquant l’injustice et la tendresse de l’humain, Lila Tamazit ressuscite avec une pudique passion la voix d’une décapante comme intime pensée. Tout débute par Frappe ton cœur. Suit Le Boa enlaçant les cadences ouvrières dévorantes, J’ai le tournis parole de “rétrograge” désespéré. La Terre acquise distillant avec un parfum de Prévert cette “faute à l’enfance “.

À écouter encore, tel un long chant d’alerte poussé dès 1972 :“Répression, suspicion, attention ou va-t-on”. Le chanté parlé est ici d’une grande présence.

Humble est aussi Heure grave, pièce donnée a cappella, puissant poème au cœur de ce CD conçu comme un récital. Et puis voici L’exil où la percussion est la peau et d’où s’élèvent ces mots de sans-papiers : “Je rase les murs, j’ai peur, j’ai pas les papiers, est-ce ce que j’ai encore le droit d’aimer ?”

Celle qui voulait danser jusqu’à la fin des jours

Jolie respiration par ailleurs avec Fils de Bahia qui vient comme un baume dansant. Sans trop en dévoiler, voici un album accompli, résolument personnel et rendant hommage à une voix de la chanson française oubliée, celle de ce “tout petit pachyderme de sexe féminin qui en avait gros sur le cœur et ras la trompe”, un belle personne qui ne manque pas non plus d’évoquer de manière étrangement acide les “cabrioles dans les foins”.
 
Colette Magny, qui faisait corps et âme avec ses titres, était celle “que la mort hantait et que la vie épouvantait”. Elle était celle qui aurait tant aimé “danser jusqu’à la fin de ses  jours”. Lila Tamazit et ses amis se penchent sur tout cela avec un art plein d’élégance, de musicalité et une sincérité qui ne peut que toucher.
Ici, la voix de Lila claque au vent, claque au chant. Passeuse, elle ferraille, avec une présence pudique voire effacée, avec le souffle d’une artiste dont elle transmet la parole, la claire lumière d’émotion désespérée, la force emplie d’un blues de la fragilité sans fard.
 


 

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