Extrait d'un article de Michel Perez paru dans Combat en octobre 1963 et cité dansl'émission sur France Inter, les Greniers de la Mémoire :
Ce qu'elle chante, c'est l'horreur du racisme., de la mentalité boutiquière, du scandale des essais nucléaires : tous les thèmes favoris enfin de l'intellectuelle de gauche.
Que tout cela puisse être mis en chanson, nous n'en doutons pas un instant puisque notre histoire politique est pleine de couplets historiques.
Mais Colette Magny ne fait qu'indiquer une voie à suivre. Elle ne crée rien et sutout pas un style.
Souvent cela fait penser à un chansonnier du Théâtre de Dix Heures qui aurait décidé de militer dans les rangs d'un parti progressiste. C'est nouveau évidemment, les chansonniers n'ayant jamais
montré de conscience politique depuis qu'ils se produisent régulièrement à la radio. Mais ça ne fait pas le Pérou ni même Cuba où l'on sait autrement mieux chanter les bienfaits de la révolte
agraire.
Créer à l'image du Dieu Eisenstien, Colette Magny est subtile mais pas malicieuse. Mais la chanson la plus pure, la plus émouvante, la plus belle, demande un minimum de roublardise : c'est comme
ça, on n'y peut rien.
Que Colette Magny nous émeuve ou à défaut qu'elle nous amuse, tant qu'elle n'y parviendra pas, rien ne sera dit.