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12 février 2023 7 12 /02 /février /2023 11:20

Dissonances propose une heure d’immersion dans une partie de l’univers de Colette Magny, une chanteuse et compositrice éclipsée des mémoires.

C’est un de ses amis, Pierre Prouvèze qui sera notre guide. Auteur d’un incroyable travail d’enquête, ce troubadour, ce chanteur des rues, est aussi le réalisateur, avec sa compagne Martine, d’un magnifique film documentaire intitulé « Camarade Curé/Ez Ez dut Nahi, sur les pas de Colette Magny au Pays Basque » et sous titré ainsi « généalogie d’une chanson ».

Pierre nous invite à un fabuleux voyage qui, de 1963, lorsqu’il découvre Colette Magny, jusqu’à nos jours, alors qu’il travaille à la suite de son documentaire, nous fait côtoyer un monde qui entre en résonances avec la chanson de Colette Magny « Camarade Curé »,

Colette Magny, figure de la contestation politique des années 60 jusqu’à sa disparition en 1997, reste toujours vivante et d’actualité. Plus de vingt ans après sa disparition, c’est par un rappeur français (Orelsan) que son héritage refait surface.

L’univers de la Bande dessinée s’est en aussi inspiré notamment dans la BD « Colette Magny, Les petites chansons communistes », de Yann Madé, paru en 2022 aux éditions Jarjille, et dont notre invité Pierre Prouvèze est un des personnages principaux.

Michel Bulher, Lilian Derruau et Jean-Marc le Bihan, amis de Colette,  nous accompagnent tout au long de ce voyage radiophonique.

Cliquez-ici pour écouter ce podcast

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16 décembre 2020 3 16 /12 /décembre /2020 15:28

Dans l'émission Par les temps qui courent de Marie Richeux, sur France Culture, Ernest Pignon-Ernest témoigne au sujet de Colette Magny :

"J'ai fait une affiche pour elle en 68-69. Nous étions très amis. Elle était très difficile : elle avait un caractère très difficile, elle était très susceptible, très coléreuse. Mais je l'admirais beaucoup. C'était une poète. C'était une des plus grandes chanteuses françaises. Je suis toujours désolé qu'on ne l'entende jamais assez. Ces derniers temps, on a entendu Anne Sylvestre malheureusement parce qu'elle était morte. C'est un peu désolant.
Colette était une femme extraordinaire, en quête de poésie tout le temps. Elle a chanté Maïakovski, Victor Hugo. C'était une merveille
".

 

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2 juillet 2019 2 02 /07 /juillet /2019 11:40

Dans un article de Valérie Lehoux, dans Télérama, Francesca Solleville évoque son amitié avec Colette Magny :

Aaaahhh, Colette ! Qu’est-ce qu’on a pu rigoler ! Elle était imposante physiquement ; c’était dur pour elle de se déplacer. Je l’emmenais souvent en voiture avec moi, et c’était toute une affaire pour qu’elle monte à l’intérieur. Un jour qu’on était toutes les deux en route, je demande sans faire attention : “Mais pourquoi elle penche toujours à droite cette voiture ?” Colette a répondu illico : “Eh ben, t’as pas vu ce que tu as à côté de toi !”

 

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1 juin 2018 5 01 /06 /juin /2018 09:46

Dans la revue Le son du grisli, François Tusques répond aux questions de Philippe Robert et notamment :

Quels furent vos rapports avec Colette Magny ? Qu'est-ce qui vous touchait en elle ?

François Tusques : Colette était une amie, on avait sensiblement la même opinion sur l'évolution des choses. Je lui dois beaucoup, c'est elle qui a persuadé Mouloudji d'enregistrer Free Jazz, et je l'ai accompagné assez souvent. J'ai fait l'histoire du Black Panther Party avec elle. Un jour, elle m'a téléphoné la veille d'un passage à la télé à Champs-Élysées, la seule grande émission de variétés de l'époque : son pianiste venait de la lâcher ! Je suis venu, sans savoir ce qu'on allait jouer, j'avais l'habitude de ces situations... J'ai du taper dans l’œil du cadreur car me voit une bonne minute en gros plan au piano. Le lendemain matin, les gens me saluaient dans la rue, alors que j'étais plutôt mal vu dans le quartier. Dans un supermarché, une caissière me dit : « Vous savez, je chante bien. Connaissez-vous quelqu'un qui pourrait me faire passer à la télé ? » Une autre me demande si je peux donner des leçons de piano à sa fille. Peu après, des voisins sonnent à ma porte et me disent textuellement : « Vous savez, il y a des gens qui ne vous aiment pas, mais nous, on vous aime bien ! » (Rires)

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28 mai 2018 1 28 /05 /mai /2018 18:47

Sur son blog, Jean-Jacques Birgé regrette que l'anthologie de Colette Magny fasse l'impasse sur certaines compositions.

La presse s'intéresse enfin à la chanteuse Colette Magny à l'occasion de la sortie d'un coffret de 10 CD chez Sony. Il y a un demi-siècle, avec Brigitte Fontaine et Catherine Ribeiro, Colette incarnait notre révolte adolescente. Trois voix exceptionnelles, trois auteurs-compositrices-interprètes, trois fortes personnalités, un pied dans la fantaisie délirante, l'autre profondément enracinée dans un quotidien éminemment politique. Après le tube Melocoton, dont le succès embarrassera Colette toute sa vie, Répression avait été pour moi une révélation époustouflante en 1972. Mon camarade Bernard Vitet y interprétait la Suite des Black Panthers composée par François Tusques. J'ai été surpris qu'Un Drame Musical Instantané n'ait pas été contacté pour que figure Comedia dell'Amore 315 dans cette réédition salutaire, d'autant que l'un des responsables n'est autre que Bruno Barré, ancien violoniste de notre orchestre. Mais les "voix" des majors sont impénétrables. Ce n'est pas grave, puisque cette pièce enregistrée ensemble en 1991 sur le CD Urgent Meeting est en écoute et téléchargement gratuits sur drame.org...

Ce n'est pas le seul morceau manquant dans le coffret Sony. Si le free jazz, la musique contemporaine et certaines positions politiques dérangent toujours pas mal de gens qui préféreraient s'en tenir aux belles chansons et aux standards de blues, il n'est pas étonnant que notre collaboration passe à l'as. Ses expérimentations et son toupet ne plaisaient pas à tout le monde ! Pour ma part j'avoue préférer ses pièces les plus osées musicalement comme Jabberwocky et Malachites, musique de Michel Puig sous la direction de Diego Masson, les disques Feu et Rythme, Répression ou Thanakan sur un texte d'Antonin Artaud, plutôt que son rêve de blues. Francis Gorgé et Bernard ont tous les deux accompagné Colette a des moments différents. J'ai plusieurs fois joué avec elle, en particulier au piano à quatre mains, Colette assurant la pompe pendant que je répondais à ses improvisations verbales. En 1983, nous avions aussi enregistré nos rencontres improvisées. Quatre d'entre elles figurent parmi les Inédits du Drame (index 17 à 20), soit 52 minutes où le quotidien s'exprime en paroles et musique. L'entendre comme la version musicale d'un blog ! Bernard est au bugle, à la trompette, au violon, à la bombarde, à la trompette à anche, aux percussions. Francis se concentre sur ses guitares. Quant à moi je joue, selon les morceaux, du synthétiseur et du piano-jouet, du mélodica et de l'harmonica, de la cythare inanga et de la sanza, de la flûte et de la trompette, des guimbardes et des percussions, etc. J'entretenais une correspondance suivie avec Colette, j'allais la voir rue de Flandres puis à Verfeil-sur-Seye, et elle me manque terriblement.

Nombreux musiciens reprochaient à Colette de ne pas être en place. Cela la chagrinait énormément. J'avais l'habitude de lui répondre qu'elle n'était en effet pas en place, mais à sa place ! À sa mort, avec Bernard Vitet, nous avions composé la chanson La clef à Molette et le marteau (elle signait souvent Molette Cagny) reproduite dans le livre de Sylvie Vadureau, Colette Magny, citoyenne-blues. Sur scène, nous avions choisi d'interpréter À l'écoute, inspiré d'une toile de Sylvie Dubal.

Dans le second volume d'Urgent Meeting intitulé Opération Blow-Up, nous enregistrâmes avec Brigitte Fontaine dont j'étais aussi fan, avec qui Bernard avait joué beaucoup, mais que je ne connaissais pas si bien. Ce sont des moments inoubliables.

 

 

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12 décembre 2017 2 12 /12 /décembre /2017 12:52

Jean-Jacques Birgé reproduit sur son blog un entretien avec le pianiste François Tusques qu'il avait réalisé fin 2000 pour le Cours du Temps du n°4 du Journal des Allumés du Jazz..

Extraits :

JJB : Oink oink, la Suite des Black Panthers, sort à ce moment-là. Tu fais ce disque* avec Colette Magny, qui avait, en tant que directrice artistique, proposé au label Mouloudji de produire Free Jazz.

François Tusques : Je lui dois beaucoup. C’est aussi une formidable musicienne de free jazz. Il y a des gens à Marseille qui forment un club de soutien à Colette Magny, bien qu'elle ait disparu, et qui essaie de propager son œuvre, en chantant ses chansons, en exposant sa peinture, en diffusant ses disques. Ils m'ont commandé une suite de 3/4 d'heure, avec Hélène Bass au violoncelle, que je dois jouer au mois d'avril à Marseille, puis chez Colette. Et donc, je me suis mis à réécouter tous ses disques, et j'ai redécouvert cet aspect free jazz de sa musique.

JJB : La première fois que je t'ai entendu, c'est justement dans ce disque, Répression.

François Tusques : J'ai découvert une forme musicale très revendicatrice et très cohérente avec les paroles que chantait Colette. C'est un disque qui a très bien marché, beaucoup de gens s'y sont intéressés, nous avons beaucoup tourné avec ça. Mais il y avait aussi beaucoup de critiques. Et c'est vrai que par rapport aux Panthères, à l'époque, c'était assez idéaliste...

* CD Répression, 1972, Le Chant du Monde, réédition Scalen’Disc CMPCDO3 SCA470

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26 novembre 2016 6 26 /11 /novembre /2016 20:22

Dans l'émission "Boomerang" d'Augustin Trapenard sur France Inter du 26/11/2016, la chanteuse Olivia Ruiz témoigne :

A. T. : "Qu'est-ce que c'est une belle voix pour vous ? Une voix que vous aimez entendre ?

Olivia Ruiz : Je pense à Colette Magny, là d'un coup.

A. T. : Ah Melocoton...

Olivia Ruiz : Ben justement, pour la petite anecdote, j'ai rencontré Mélocoton. J'ai jamais rien compris à ce morceau. J'adorais le chanter, j'adorais l'écouter mais par contre je ne comprenais rien. En fait, j'ai eu la réponse à cette question qui m'a tenue pendant 10 ans. Mélocoton, c'est un petit garçon qui est le neveu de Colette Magny. Et elle s'adresse à lui dans la chanson. Et en gros, il lui demande n'importe quoi et elle lui dit : ben non, viens, prends ma main et continuons à marcher. En gros, elle est en balade dans sa rue avec son petit neveu qu'elle surnomme Mélocoton... et qui est passé me voir à Chaillot [ndr : salle de concert où Olivia Ruiz donnait le spectacle Volver].

A. T. : qu'est-ce qu'il y a dans sa voix à Colette Magny ?

Olivia Ruiz : Une chaleur et en même temps beaucoup de souffrance. Un mélange entre rugosité, brisure et en même temps chaleur enveloppante.

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 14:48
De cabaret en cabaret

Lu sur le site de Jean-Marie Quiesse :

Le cabaret à chansons Le Virgule a ouvert ses portes à Caen (Calvados) en 1967 sous la direction artistique de Jean Marie Quiesse. Il a cessé officiellement de fonctionner en tant que Cabaret à chansons le 29 mai 1970. Luc Bérimont, poète et réalisateur de l'émission "La Fine Fleur de la chanson française" disait de cette expérience : Nous avons découvert Le Virgule, c'est une pépinière d'artistes, un exemple unique. Ils ont fait un travail considérable. Beaucoup des artistes de l'époque ont mené une très belle carrière [parmi lesquels Colette Magny]. De nombreux contacts ont eu lieu à l'époque avec "Les Baladins" d'Auray (puis celui de Nantes), et surtout avec l'autre cabaret caennais "La Prairie" ouvert par Jacques Lebouteiller et Serge Langeois. Serge a continué à assurer la programmation du Virgule pendant quelques temps après le départ de Jean Marie Quiesse.

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Évoquant ses débuts de chanteur, Jean-Marie Rivier précise : "Après plusieurs spectacles à Caen, au "Virgule" avec Jean-Marie Quiesse, je me suis retrouvé au cabaret "Les Baladins" à Auray pour le remplacer. Patrig Le Masson, le maître des lieux, m'a engagé pour y chanter les deux mois d'été et lorsque Patrig a ouvert le "Bâteau-Lavoir" à Nantes, il m'a demandé de faire l'ouverture. C'est là que j'ai vraiment appris mon métier et que j'ai rencontré de nombreux artistes comme Gilles Servat, Colette Magny, Roger Masson, Paul Barrrault, Jacques Serizier, Monique Morelli et bien d'autres..."

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6 juin 2014 5 06 /06 /juin /2014 06:28

A écouter l'émission de Radio Galère "Mets de Résistance" avec Benoît, Anne-Claude Jeandot et le témoignage de Pierre Prouvèze : cliquez ici 

 

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14 avril 2013 7 14 /04 /avril /2013 15:12

Urgent-Meeting.jpgExtrait de l'article de Jean-Jacques Birgé publié sur son blog sur Mediapart :

Dans le cadre du projet Urgent Meeting mené par le Drame, il y a vingt ans, "nous avions proposé à des musiciens d'horizons extrêmement divers de venir chez nous enregistrer une pièce sur un thème proposé au choix. D'habitude, on se rencontre pour jouer. Il s'agissait de jouer pour se rencontrer. On s'installait le matin, nous les invitions à déjeuner dans un bon restaurant et nous enregistrions ensemble l'après-midi. Trente-trois répondirent à notre invitation et non des moindres : Colette Magny, Raymond Boni, Geneviève Cabannes, Didier Malherbe, Michèle Buirette, Pablo Cueco, Youenn Le Berre, Michael Riessler, Laura Seaton, Mary Wooten, Jean Quarlier, François Tusques, Dominique Fonfrède, Michel Godard, Gérard Siracusa, Yves Robert, Denis Colin, Louis Sclavis, Vinko Globokar pour un premier CD, Brigitte Fontaine, Frank Royon Le Mée, Henri Texier, Valentin Clastrier, Joëlle Léandre, Michel Musseau, Stéphane Bonnet, Jean-Louis Chautemps, György Kurtag, Didier Petit, Luc Ferrari, Hélène Sage, Carlos Zingaro, René Lussier pour le second volume intitulé Opération Blow Up. La musique avait été un prétexte pour tenter de comprendre ce que signifie d'être musicien, de composer dans l'instant et d'appréhender sous des angles différents le monde où nous évoluons".

 

 

Dans un autre article posté sur son blog, évoquant Catherine Ribeiro, Jean-Jacques Birgé écrit :

 

Catherine Ribeiro était ma troisième voix, avec Brigitte Fontaine et Colette Magny. Sérieuse rockeuse en transe quand la fragile Brigitte et la solide Colette incarnaient le jazz, le free et un certain contempo qui ne trouverait jamais son nom. Tout cela n'était qu'illusion. Ces trois prêtresses marchaient toutes sur la corde raide, vocale, politique, lyrique, révolutionnaire, parfois tombaient, se relevaient toujours. Ces muses me donnèrent le courage de gueuler dans notre désert encombré. D'avoir joué avec les deux autres, j'oubliai celle qui hurlait le plus fort, de sa voix chaude de passionaria meurtrie, la plus psychédélique aussi.  [...] Colette est morte en 1997 ; il serait temps que la jeunesse la découvre. Catherine s'est fait discrète, ne retrouvant jamais la fougue de la sienne, avec ses rythmes envoûtants et les envolées électriques du cosmophone furieusement côte ouest. Seule Brigitte a survécu, renaissant de ses cendres il y a vingt ans. La persévérance garantit la persistance.

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