Dans la revue Le son du grisli, François Tusques répond aux questions de Philippe Robert et notamment :
Quels furent vos rapports avec Colette Magny ? Qu'est-ce qui vous touchait en elle ?
François Tusques : Colette était une amie, on avait sensiblement la même opinion sur l'évolution des choses. Je lui dois beaucoup, c'est elle qui a persuadé Mouloudji d'enregistrer Free Jazz, et je l'ai accompagné assez souvent. J'ai fait l'histoire du Black Panther Party avec elle. Un jour, elle m'a téléphoné la veille d'un passage à la télé à Champs-Élysées, la seule grande émission de variétés de l'époque : son pianiste venait de la lâcher ! Je suis venu, sans savoir ce qu'on allait jouer, j'avais l'habitude de ces situations... J'ai du taper dans l’œil du cadreur car me voit une bonne minute en gros plan au piano. Le lendemain matin, les gens me saluaient dans la rue, alors que j'étais plutôt mal vu dans le quartier. Dans un supermarché, une caissière me dit : « Vous savez, je chante bien. Connaissez-vous quelqu'un qui pourrait me faire passer à la télé ? » Une autre me demande si je peux donner des leçons de piano à sa fille. Peu après, des voisins sonnent à ma porte et me disent textuellement : « Vous savez, il y a des gens qui ne vous aiment pas, mais nous, on vous aime bien ! » (Rires)