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14 juin 1997 6 14 /06 /juin /1997 13:40

Témoignage de la chanteuse Catherine Ribeiro paru dans l'Humanité du 14/06/1977 :

"Colette Magny (Coco), était ma seule amie « chanteuse » depuis un certain mois de juillet 1970.

Nous avions des passions communes mais aussi, les mêmes détestations contre tous les pouvoirs, contre toutes les formes d’exploitation des plus démunis, les mêmes colères contre l’hypocrisie, les pseudo-mondanités, les flatteries qui débouchent sur l’absurdité du vide, la mégalomanie galopante de presque tous, dans le giron des multinationales du disque.

Colette était une femme d’amour et de tendresse éclatée et pourtant mesurée. Elle avait tant donné en chantant, en écrivant, que ses chants devenaient des éclairs dans des ciels d’orage. Nous étions une poignée à la savoir très malade depuis un an et demi et à faire, de loin, ce que nous pouvions pour l’aider à supporter ses souffrances.

Alors, mesdames et messieurs les chroniqueurs qui l’avez volontairement jetée aux oubliettes lorsqu’elle pouvait encore chanter, ayez un peu de pudeur à l’annonce de sa disparition. Il existe un temps pour toute chose. Aujourd’hui, il est trop tard… " CATHERINE RIBEIRO

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14 juin 1997 6 14 /06 /juin /1997 12:15

Libération du 14/06/1997 :

Figure de la chanson militante et grande voix, elle est morte jeudi à 70 ans.
 
Colette Magny avait fait ses premiers pas musicaux avec Claude Luter, en même temps qu'elle découvrait les grandes voix du blues, Bessie Smith, Ma Rainey: elle restera à jamais marquée par ce style. En marge de son travail de secrétaire bilingue à l'OCDE, elle se compose un répertoire de blues, commence à écrire des chansons puis démissionne: elle a 36 ans, s'éveille à la politique pendant les derniers remous de l'affaire algérienne. Refusée de cabaret en cabaret, elle va voir Mireille, qui la programme tout de suite: en un passage télé, elle s'impose. La France a sa chanteuse de blues. Elle signe chez CBS, programmée à l'Olympia en première partie de Sylvie Vartan, Melocoton devient un tube. Magny enchaîne avec des albums où elle met des poètes en musique: Rilke, Victor Hugo, Max Jacob, Tzara" Elle choisit le plus souvent des poèmes pas très connus, comme Tuileries de Victor Hugo, on ne dira jamais assez avec quelle sûreté elle servit la poésie.

Colette Magny passe alors au Chant du monde, sous-marin (de qualité) du PC dans l'édition phonographique. En ces années de fin de gaullisme où l'accès à l'ORTF est filtré, ses albums s'appellent Frappe ton coeur (1964), Viêt-nam 67" On ne peut pas dire qu'elle sera surprise par l'explosion de mai. Dans les années contestataires, Colette Magny est de tous les meetings, de tous les concerts de soutien, de tous les débats, les expériences, les censures. Si politiquement ses engagements sont parfois hasardeux («djoutché, djoutché, djoutché» en refrain d'une chanson fait allégeance aux théories de Kim Il-sung, le dictateur nord-coréen), artistiquement ses choix sont impeccables: des musiciens de jazz, de free jazz, de musique contemporaine. Colette Magny, en même temps que Ferré, brise le carcan de la chanson traditionnelle et tisse des passerelles entre le chant et le cri. Elle n'a jamais chanté avec un mauvais musicien, jamais fait dans la soupe. Avec les contestataires, ça n'est pas toujours facile non plus, quand tel groupuscule déclare vouloir assister sans payer à ses concerts organisés par un autre, et que ça finit en bagarre. Elle en fait une chanson, les Militants " Avec le reflux et les désillusions du gauchisme, avec l'arrivée de François Mitterrand au pouvoir, Colette Magny avait peu à peu remisé le plus dogmatique de son arsenal protestataire chanté. On la vit revenir à un jazz heureux, chanter My Hearts Belong to Daddy. Ecrire tout un album Kework dédié à la pintade, sur les musiques précises, pour une fois, de Michel Precastelli, qui la réconcilient avec la mesure. Tournant quelque peu le dos à l'écriture-tract, Colette Magny peut se plonger dans les bonheurs du beau langage et aborder avec autant de discrétion que de chaleur la question de ses amours féminines. L'album a d'ailleurs été produit par souscription auprès des lecteurs de Télérama, très vite remplie. Alors que l'affection d'un certain public semblait lui revenir, une maladie de la colonne vertébrale la tint loin des scènes ces dernières années. Les amateurs de chansons peuvent regretter que Colette Magny ait refusé la carrière de chanteuse populaire que sa voix lui offrait, et même les talents d'écriture de ses débuts: Melocoton, pour n'en citer qu'une, est ce qu'on appelle un «classique» du florilège. Elle avait très vite tourné le dos au show-business, choisi l'engagement, la recherche, dans sa vie et ses chansons. Elle y est devenue, plus qu'une voix, voix de l'histoire .

HAZERA Hélène

A lire: Colette Magny, citoyenne-blues de Sylvie Vadureau, chez Mutine.

Discographie: Scalen'disc.

 

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14 juin 1997 6 14 /06 /juin /1997 10:12

L'Humanité - 14/06/1997

COLETTE MAGNY… Une voix, une gueule, un sacré bout de bonne femme, passionnée Pasionaria des temps modernes aux sautes d’humeur incontrôlables et incontrôlées mais tellement attachante… Elle vient à la chanson alors qu’elle travaille comme dactylo à l’OCDE. Elle a la trentaine passée, fréquente la gauche révolutionnaire de son Paris natal, des trotskistes, des maoïstes et des communistes qu’elle croise lors de meetings contre la guerre au Vietnam. Nous sommes au milieu des années soixante et Colette Magny chante lors de concerts improvisés, participe à des créations théâtrales aux côtés d’Armand Gatti, d’André Benedetto. D’emblée, elle met en musique des poètes, Victor Hugo, Aragon, Baudelaire, Rilke, Max Jacob, Tzara… tandis qu’elle s’insurge en chanson contre la répression et le sort réservé aux mineurs du Nord.

Elle chante Artaud, scandant ses mots sur le fil tendu de l’émotion, de la révolte. « Inclassable » musicalement, elle opte pour la musique racine des chants d’esclaves, le blues : syncopé, déchiré, son scat éclatant vous entraîne dans une spirale rythmique où La Magny, telle une ogresse lui impulse un rythme frénétique qu’elle interrompt brutalement pour que le sens reprenne le dessus sur l’avalanche verbale. Alors on reste sans voix devant la modernité du « son » Magny, de son phrasé musical dont les jeunes rappeurs auraient beaucoup à apprendre…

Colette Magny, c’est aussi l’histoire d’une injustice. Femme de convictions, elle se refuse à tout compromis. Dans le métier, comme on dit, elle se fâchera avec pas mal de monde, une bonne dizaine de producteurs de radio et télévision. Mais elle refuse de céder, de plier, de se couler dans le moule et de la fermer. Ce qui lui vaudra les foudres d’une censure insidieuse où, ignorée des médias, elle tombe dans l’oubli des programmateurs, traverse une période de vaches maigres qui lui font presque perdre sa Sécurité sociale.. Dans les années quatre-vingt, elle connaît un bref répis et retourne sur les plateaux de télévision. Mais tout cela est ephémère. En 1989, sans maison de disque, elle est obligée de lancer une souscription pour produire un album de comédie musicale « Kevork » qui sera finalement distribué par « Scalen Disque ». Mais le public, certains artistes ont conservé intacte la mémoire de cette artiste merveilleuse qui n’en avait que fiche des conséquences de ses coups de sang. Ainsi Catherine Ribeiro, qu’elle considérait comme sa fille « spirituelle ». Ou encore Arno, autre artiste écorché qui me confiait il y a environs deux ans qu’à l’occasion d’un « Pollen » (l’émission de Jean-Louis Foulquier) il avait carte blanche pour ses invités. Il avait proposé Colette Magny et, à sa grande surprise, « pas une seule personne dans la maison de disque ne la connaît. Tu crois ça ? C’est incroyable : vous avez l’une des plus grandes chanteuses de blues et les gens l’ignorent… »

Il y a près de vingt ans, elle avait quitté les pavés de la capitale qu’elle avait tant battus pour se poser au fin fond d’une petite vallée sise en Tarn-et-Garonne. Sa petite maison de plain-pied, « Sol de Fraysse », dominait le petit village de Verfeil-sur-Seye. Pour rejoindre sa maison, il fallait emprunter un petit chemin vicinal. C’est là qu’elle m’avait reçue, par une belle journée ensoleillée de février 1995. Pendant plus de trois heures, elle m’avait raconté sa vie, ses passions, ses engagements. Déjà malade, elle était restée allongée durant notre rencontre, un masque à oxygène pour reprendre son souffle de temps en temps alors qu’elle grillait Gitane sur Gitane en se justifiant : « Le docteur ne veut pas que je fume, mais faudra bien que j’crève un jour »…

ZOE LIN.

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14 juin 1997 6 14 /06 /juin /1997 08:54

Article publié dans le Figaro du 14/06/1997 :


Colette Magny vient de mourir à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron), à l'âge de 70 ans. Auteur-compositeur-interprète et figure marquante de la chanson contestataire des années 60 et 70, avec des titres comme Viva Cuba et Répression, elle commença sa carrière en 1962, à 36 ans, abandonnant un emploi de traductrice. Elle fit ses premiers pas au cabaret de la Contrescarpe, puis au Petit Conservatoire de Mireille, avant de passer en 1963 à l'Olympia, en compagnie de Claude François et Sylvie Vartan. Fascinée par le blues de Bessie Smith et de Billie Holiday, Colette Magny vouait aussi une grande admiration à la poésie, notamment à Aragon et Rimbaud, qu'elle mit en musique. La guerre du Vietnam et Mai 68 la font aussi connaître comme une chanteuse politique et une militante du PCF qu'elle quittera avant de reprendre sa carte en 1994. Retirée de la scène depuis plus de vingt ans, Colette Magny a enregistré au total une douzaine d'albums.

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14 juin 1997 6 14 /06 /juin /1997 08:49

Article paru dans La Croix du 14/06/1997 :

C'est une des plus belles voix françaises du blues qui vient de s'éteindre : Colette Magny est décédée jeudi à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) à l'âge de 70 ans des suites d'une maladie. Auteur, compositeur et interprète, à 36 ans elle abandonne un emploi de traductrice pour se lancer dans la chanson. Outre sa fascination pour le blues et des chanteuses comme Bessie Smith et Billy Holiday, elle voue une grande admiration à la poésie, notamment à Rimbaud ou Aragon qu'elle met en musique. La guerre du Vietnam puis mai 68 la font aussi connaître comme une chanteuse politique et une militante. Membre du PCF jusqu'en 1966, elle avait repris sa carte en 1994.

 
BOYER Paula

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13 juin 1997 5 13 /06 /juin /1997 16:58
L'Humanité du 13/06/1997 :
"Les gueules de loup
sont des bêtes
Les gueules-de-loup
sont des fleurs
"
Du Victor Hugo mis en musique et chanté par Colette Magny. Qui a aussi clamé : "J'ai le mal de vivre"... Elle ne l'aura plus : Colette Magny est décédée hier, à l'âge de soixante-dix ans. Laissant derrière elle un tas d'amis et d'admirateurs. De ses chansons, de son jazz, de ce qu'elle devait être : colérique, poète et musicale (est-ce que ce mot existe ? en tout cas, il lui va bien). La rage, la poésie et la musique  à l'état pur.
Pas une "soixante-huitarde" comme cela sera sans doute dit : son premier disuqe était sorti au "Chant du monde" bien avant cette date.
Une obsession de l'antiracisme. Témoin, sa chanson : "Melocoton, et Boule d'or/ Deux gosses dans un jardin"... Dans les dernières années, elle s'était tue. Déprime ou vieillesse ? Cela la regarde, mais c'est une vraie douleur pour ses copains. Qui n'étaient pas obligés de la connaître, mais qui participaient à la "famille coup de poing".
Interviewée par Zoe Lin, dans nos colonnes, elle avait eu ce mot, en février 1995 : "Même en fauteuil, je suis prête pour la révolution"...
L'insoumission, l'insolence et la volonté de subversion resteront ses trois marques de fabrique.
Jean Chatain
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13 juin 1997 5 13 /06 /juin /1997 11:40

Dépêche AFP du 13/06/1997 : 
 
La chanteuse Colette Magny est décédée hier à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) à l'âge de 70 ans. L'une des plus belles voix françaises du blues, elle fut aussi une figure marquante de la chanson contestataire des années 60 et 70, avec des titres comme Viva Cuba et Répression.

Auteur, compositeur et interprète, elle avait commencé sa carrière en 1962 à 36 ans, faisant ses premiers pas au cabaret de la Contrescarpe à Paris puis au Petit Conservatoire de Mireille, avant de passer en 1963 à l'Olympia en compagnie de Claude François et Syvie Vartan. Outre sa fascination pour le blues et des chanteuses comme Bessie Smith et Billie Holiday, Colette Magny vouait une grande admiration à la poésie, notamment à Aragon ou Rimbaud, qu'elle mit en musique. La guerre du Viêt-nam et Mai 68 la firent aussi connaître comme une chanteuse politique et une militante.

Après une traversée du désert à la fin des années 70, elle revint avec des chansons mêlant toujours engagement politique et poésie. Elle a enregistré au total une douzaine d'albums. Depuis plusieurs années, souffrant de la colonne vertébrale, elle devait rester allongée une grande partie de la journée.

 

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13 juin 1997 5 13 /06 /juin /1997 08:58

Article paru dans Nice Matin du 13/06/1997 :


La chanteuse Colette Magny est décédée hier à Villefranche-de-Rouergue (Aveyron) à l'âge de 70 ans, des suites d'une maladie.
L'une des plus belles voix françaises du blues, elle fut aussi une figure marquante de la chanson contestataire des années 60 et 70, avec des titres comme « Viva Cuba » et « Répression ».
Auteur, compositeur et interprète, elle commence sa carrière en 1962 à 36 ans, abandonnant un emploi de traductrice. Elle fait ses premiers pas au cabaret de la Contrescarpe à Paris puis au Petit conservatoire de Mireille, avant de passer en 1963 à l'Olympia en compagnie de Claude François et Syvie Vartan. Outre sa fascination pour le blues et des chanteuses comme Bessie Smith et Billie Holiday, Colette Magny voue une grande admiration à la poésie, notamment à Aragon ou Rimbaud, qu'elle met en musique. La guerre du Vietnam et mai 68 la font aussi connaître comme une chanteuse politique et une militante.
Ignorée ou incomprise du show-biz, la chanteuse rebelle et féministe effectue une traversée du désert entre 1978 et 1981, avant de revenir avec des chansons mêlant toujours engagement politique et poésie.
Elle a enregistré au total une douzaine d'albums

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13 juin 1997 5 13 /06 /juin /1997 08:44
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24 février 1995 5 24 /02 /février /1995 14:38

« SOL DEL FRAYSSE », petite maison nichée au bout du bout du Tarn-et-Garonne, entre Saint-Antonin-Noble-Val et Cordes. C’est là que Colette Magny a trouvé refuge, loin de la capitale, il y a dix-huit ans. De ses origines parisiennes, elle a gardé l’accent, la verve et le franc-parler, l’argot des pavés qui d’emblée vous situe la chanteuse. Plus faubourg que beaux quartiers.

Un drôle d’itinéraire pour cette ancienne dactylo qui s’est lancée dans la chanson à l’âge de trente ans. « Dans les années soixante, il y avait un courant de pensée qui drainait dans son sillage de nombreux artistes. Avec Armand Gatti, Benedetto et d’autres nous montions des spectacles, nous participions à de nombreuses initiatives. » Le Vietnam est la proie des bombardements américains. Colette Magny écrit et interprète de nombreux textes sur cette guerre. Par hasard, elle découvre les Panthères noires. Elle chante pour elles à la fac d’Assas : un concert envahi par l’extrême droite qui dégénère en « baston général ». Artiste engagée ? Cela la fait sourire : « Je ne me suis jamais considérée comme une chanteuse militante. Mais comme un tuyau, une journaliste chantante, qui exprime ses idées. »

A soixante-dix ans, Colette Magny, malgré sa colonne vertébrale qui l’oblige à rester allongée une grande partie de son temps, a conservé intacte sa fougue, sa colère, ses passions. « Dans la famille coup de poing, Ferré c’est le père, Ribeiro la fille, Lavilliers le fils. Et moi la mère ! » Cette mamma du blues, à la voix puissante et orageuse, qui explore des sentiers musicaux surprenants, intelligents impose le respect. Toute sa vie, elle aura été censurée par les faiseurs d’émissions musicales. Trop dérangeante ! Et c’est vrai que c’est une grande gueule, qui ne se prive jamais de dire tout haut ce qu’elle pense : « La vérité, c’est chez moi un désir quasi morbide. Seule la vérité est révolutionnaire. Je ne supporte pas le mensonge. »

Elle adhère une première fois au PCF. En 1966. « J’étais entourée de gauchistes… mais j’étais amoureuse d’un communiste-léniniste-brechtien ! Je n’ai jamais réussi à « être dans la ligne ! » Quand on distribuait le manifeste de Waldeck Rochet (1), je m’entêtais à le distribuer avec celui de Marx, au grand désespoir des copains de ma cellule. Alors, la cellule a refusé de coller les affiches de la Fête de l’Huma où je chantais ! » Elle sera restée au PCF deux ans… et vient tout juste de reprendre sa carte, en septembre 1994. « Je me suis rendue à la Fête de l’Huma cette année pour un hommage à Toto Bissainthe. J’ai ressenti beaucoup d’émotions. J’ai croisé des gens heureux… » De retour dans son hameau, elle décide de reprendre sa carte, s’abonne à « l’Humanité ». « Cela faisait vingt ans que je ne l’avais pas lu. Le changement m’a sidérée. A l’époque, ce canard était illisible. Aujourd’hui, il y a une réelle ouverture. Je m’intéresse beaucoup à la peinture contemporaine, et je suis heureuse qu’on y en parle. »

Il y a quelques semaines, elle assiste au meeting de Robert Hue à Montauban et fait connaissance avec le candidat communiste. « J’ai aimé son langage personnel. C’est un homme politique jeune, intéressant, intelligent. » Elle est convaincue que la situation est trop grave pour rester sur le côté du chemin, qu’« il faut redonner de la force aux communistes. La dépolitisation des gens m’inquiète. La situation est grave et les idées d’un Le Pen sont dangereuses ».

Entière, elle peste contre les artistes qui ne jouent pas leur rôle dans la société : « Ils devraient relire les textes d’Antonin Artaud. Je ne pardonnerai jamais les nouilles à Depardieu ! »

Malgré son éloignement, Colette Magny conserve des liens étroits avec les habitants de sa vallée, s’intéresse à leurs problèmes, leurs tracas. L’envie de révolte ne l’a jamais quittée : « Même en fauteuil, je suis prête pour la révolution ! » Après trois heures de discussions ininterrompues, le temps de griller un paquet de Gitanes sans filtre, elle soupire : « Je ne suis pas simple. J’admire Barbara parce qu’elle a écrit de belles choses simples. Dès que je veux faire simple, je fais simpliste. » La subversion, l’insolence, l’insoumission sont de bien belles qualités.

ZOE LIN.

(1) Il s’agit probablement du Manifeste de Champigny - NDLR.

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